Aux États-Unis une femme fuit éperdument, pourchassée par une foule cherchant visiblement à la lyncher. Elle réussit in extrémis à monter dans un train en marche et se jette dans les bras du premier inconnu venu … inconnu qui l'emmènera en Russie et profitera de la pauvre créature qui a commis un impardonnable pécher dont il saura tirer profit en la menaçant de dévoiler son secret. Nous retrouvons nos deux personnages sous la coupole d'un cirque soviétique, dirigé par un brave homme dont la fille est amoureuse du jeune ingénieur peu dégourdi et dont son adjoint, jeune homme fort et beau, aussi adroit au tir qu'à toutes autres disciplines de cirque, va tomber sous le charme de notre héroïne.
Ce "musical" présente des chansons, des danses et des numéros de cirque spectaculaires. Initialement réalisé en noir et blanc il a été colorisé en 2011 par la société Formula Tsveta à la demande de la chaîne de télévision russe Pierviy Kanal. Je vous propose ici les deux versions et vous recommande la version colorisée.
Grigori Alexandrov fut d’abord l’un des plus fidèles assistants d’Eisenstein (notamment sur Le Cuirassé Potemkine). Après quelques années à voyager à travers l'Europe et l'Amérique il revient dans son pays natal où il devient un pionnier de la comédie musicale , travaillant en collaboration avec sa femme, Lioubov Orlova (peut-être l’actrice la plus populaire des écrans soviétiques et personnage principal de ce film)
"Le Cirque" est adapté d’un spectacle de music-hall à succès dont le texte fut écrit par Illia Ilf et Evgueni Pétrov, deux légendes soviétiques de la satire. Le scénario mélodramatique du film est plus politiquement correct. Tout en étant un hymne à la Russie (le numéro final montre les personnages marchant sur la Place Rouge en portant des portraits de Staline et le film dépeint la Russie soviétique comme le seul pays libéré du racisme lors d’une séquence émouvante où des représentants de plusieurs nations entonnent une berceuse à l’attention d’un enfant noir, en russe, ukrainien, géorgien, tartare et yiddish) l’influence des films glamours hollywoodiens est évidente et les costumes et coupes de cheveux évoquent Marlene Dietrich, Brigitte Helm, Bela Lugosi, Charlie Chaplin et Busby Berkeley.
L'apparition de Solomon Mikhoels (celui qui chante un vers en yiddish) fut coupée selon les époques de ressortie de ce film car l'assassinat par le régime, en 1948, de ce grand acteur et célèbre metteur en scène de théâtre yiddish, avait donné le signal de la suppression des théâtres juifs et l'arrestation de nombreux acteurs. "
1 commentaire:
Merci beaucoup pour ce film !!!
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