Tony est un trapéziste dont le seul intérêt dans la vie est le cirque, il trouve un emploi dans un petit cirque minable, le cirque "Maravilhas" et tombe très vite sous le charme de Delmirinha qui pourrait être cavalière... si ses parents, les propriétaires du cirque, n'avaient pas vendu le cheval. Ils continuent leur vie de misère et de conflits à travers les villes et villages du Portugal jusqu'à ce qu'un jour, une tempête emporte le chapiteau, Tony reste par amour pour sa belle. Ils mèneront tant bien que mal leurs vies de saltimbanques, jouant en plein air, dormant à la belle étoile, économisant le moindre centime . Mais bientôt il auront l'occasion d'acheter un nouveau chapiteau... à crédit. Seulement Delmirinha n'est pas heureuse, elle rêve d'une vraie maison …
L'intrigue du film repose sur le roman « O Circo », de Leão Penedo, qui raconte le voyage du Circo Maravilhas et la vie dramatique des artistes qui l'accompagnent. L'affiche disait : « Un film aussi tragique et risible que la vie elle-même ! L'errance forcée d'une bande de pauvres gens qui amusent les autres sans s'occuper d'eux-mêmes ».
Helga Lina Stern (Delmirinha), alias Helga Liné, est née en 1932 en Allemagne, elle a vécu longtemps au Portugal avant de s'installer définitivement en Espagne, où elle a développé l'essentiel de sa carrière d'actrice de cinéma dans les années 1960 et 1970. Elle avait commencé sa carrière comme artiste de cirque, se spécialisant dans les exercices acrobatiques ou équestres. Plus tard, elle a été danseuse de revue. Son rôle dans Os saltimbancos n'a donc pas dû avoir de secret pour elle.
Os saltimbancos a été présenté pour la première fois au cinéma Éden de Lisbonne le 25 janvier 1952, sans grand intérêt de la part du public. La critique, en revanche, fut divisée entre ceux qui y voyaient un exercice de mimétique de cinéma italien et ceux qui y voyaient l'une des premières tentatives d'intégration des hypothèses néoréalistes dans le cinéma portugais. Le Serviço Nacional de Informação a décerné à ce film le prix de la meilleure pellicule cinématographique de cette année-là.
Guimarães avait appris son métier en tant qu'assistant de deux des plus grands comiques portugais des années 1940 : Arthur Duarte et António Lopes Ribeiro. Déterminé à réaliser un film sans fados ni corrida, Guimarães a crée une sorte de coopérative au printemps 1951 en vendant les meubles de sa maison et avec les fonds provenant de la mise en gage des bijoux de l'actrice Maria Olguim.
les années 50 ont été les années les moins intéressantes du cinéma portugais. Salazar avec ses idées rétrogrades ne voyait dans le cinéma qu'un instrument de propagande de diffusion idéalistique pour le divertissement d'un peuple affamé et misérable. Il faudra attendre le renouveau du cinéma portugais dans les années 60 avec "o Cinema Novo" pour qu'il s'adapte aux changements qui s'opéraient dans le cinéma du monde entier. Guimarães, lui, voulait un cinéma d'ambition et de qualité. Dans un pays où il fallait de l'édulcoré à tout prix, il réalise un film sérieux qui fera dire que ce film est le premier film portugais où l'on ne rit pas. Il est vrai que dans un pays où le mot "faim" était tabou, ce film fait l'effet d'une pierre dans une mare (le magicien qui a mangé une des deux tourterelles de son numéro, le vieux clown qui vient quémander du travail et qui finira par accepter n'importe quoi avant de mourir de faim …).
Manuel Guimarães, brutalement censuré par le régime dictatorial qui dirigeait le pays, sera enterré à peine 9 mois après la libération du Portugal en avril 1974. Il déclarera dans une interview que "dans les années 50, si l'on ne voulait pas pactiser avec le régime, il fallait crever la faim. "
Il est profondément injuste que ce film ait été oublié et qu'un lien n'ait pas été établi entre Manuel Guimarães et ceux qui l'ont suivi et qui ont fait plus tard le Cinema Novo.
4 commentaires:
Merci pour cette rareté :)
Bonjour , merci pour cet excellent film avec une excellente musique et d'excellents acteurs . Film découvert par hasard en cliquant sur le lien le cirque en couleur ! La vie n'était pas drôle à cette époque . Bonne soirée , Clyde .
Je suis presque content d'avoir fait cette erreur finalement, grace à ça, plusieurs personnes ont découvert ce film qui est vraiment excellent.
C'estvraiquela viedes gensdu cirqueétaitloin d'être gaie et il fallait vraiment avoir ça dans la peau pour faire sa vie dans les conditions où ils vivaient. Maisrien na changé pour certaines familles de cirque.
...Mais rien n'a changé pour certaines familles de cirque qui n'ont pas toujours la chance et surtout la possibilité de présenter ne serait-ce qu'un seul beau numéro et qui stagnent dans une grande misère.
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