Nell s'échappe d'un cirque où elle est contrainte de se produire en costume de sirène grâce à l'intervention du corpulent Bob et du très jeune Pepe, tous deux artistes itinérants. Tous trois croisent le chemin d'un autre cirque, dont le manager, séduit par la grâce et le talent de la jeune fille, lui propose un contrat de trapéziste. Nell devient rapidement très populaire et l'objet de l'attention de son collègue Fred. Un grand et bel amour naît alors entre eux. Mais une autre femme, la trapéziste Diana, s'intéresse au jeune homme et, à force de manigances et de méchanceté, fait en sorte que l'acrobate chute et devienne infirme...
Le titre provisoire de ce métrage fut "Gala Evening", il est basé sur la comédie « Brutal Fuerza » de Jacinto Benavente et fait appel au Gran Circo Jarz pour les nombreux numéros de cirque. La mise en scène de Carlo Ludovico Bragaglia donne au film un mouvement vif et dramatique, le décor et les personnages ayant été conçus avec un soin méticuleux.
Ce n'est pas la première fois que Bragaglia s'attaque à un film sur le thème du cirque (Quella vecchia canaglia, qui a beaucoup de similitudes avec ce lui-ci). Quand il réalise ce métrage, ses débuts au cinéma remontent à moins de dix ans, mais son expérience de peintre et de photographe de stars du muet a consolidé sa maturité expressive. Il parvient ainsi à créer un cinéma populaire sans sacrifier la représentation fidèle d'un microcosme. L'histoire d'amour entre Nell et Fred aurait pu se dérouler sous n'importe quel ciel, avec la même passion et les mêmes obstacles à surmonter, mais le fait que le film se déroule sous un chapiteau permet au réalisateur d'explorer tous les types d'artistes, soulignant les forces et les faiblesses de chacun. Bob se distingue des autres : plus massif que fort, il porte en lui l'humiliation que peuvent ressentir ceux qui passent d'un travail mal payé pour ne pas dire gratuit (artiste de rue) à un emploi de salarié. Son visage, en très gros plan, lorsqu'il est contraint de faire le clown, giflé et forcé de rire, est chargé de douleur et d'humiliation. C'est un de ces « visages » que Fellini aurait aimé filmer...
2 commentaires:
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